Le penguin de Google

Webmarketing de niche – Un cas concret post-penguin

Le 24 avril dernier, Google a balancé son vilain penguin dans la grande mare du SEO, et ça a fait des éclaboussures… Comme beaucoup, j’ai été touché, et j’ai vu le trafic naturel de certains de mes sites divisé par 4 ou 5 (le site le plus touché est passé de 500 visites par jour à environ 60-70…).

Face à une telle situation, il n’y a que deux choix : soit tenter de réparer les dégâts, soit repartir de zéro avec de nouveaux sites. J’ai opté pour la seconde option car à l’heure actuelle, et malgré les nombreux tests menés à droite à gauche, je n’ai pas trouvé de méthode “sûre” pour regagner ses positions dans les SERPs.

En matière de référencement, à entendre Matt Cutts, il suffirait de créer du contenu de grande qualité et Google s’occuperait du reste… Alors c’est ce que j’ai fait, en créant un nouveau site de niche et en limitant au strict minimum son référencement. Dans cet article, je vous explique comment j’ai procédé et vous donne les premiers résultats de cette stratégie…

Construire un site de niche

Choix du thème

Une fois que la méthodologie de construction d’un site de niche est acquise, le plus dur consiste à choisir le thème auquel on va se consacrer. A ce niveau-là, il y a plusieurs choses à prendre en compte, notamment :

  • La connaissance qu’on a de ce thème
  • L’intérêt qu’on porte au sujet (et l’envie qu’on a d’en apprendre plus sur ce dernier)
  • La concurrence qui existe déjà
  • Les possibilités de monétisation

L’idéal, c’est de choisir un sujet qu’on connaît déjà car il nous intéresse, et dans lequel la concurrence est modérée tout en ayant un fort potentiel de monétisation.

Dans le cas présent, j’ai choisi un sujet sur lequel je n’ai pratiquement aucune connaissance, mais qui m’intéresse. La concurrence sur cette thématique n’est pas démesurée. Enfin, et surtout, il est facile de mettre en place des stratégies de monétisation grâce à l’affiliation (produits numériques et physiques).

Volumes de recherche et choix du nom de domaine

Lors de la création d’un site de niche, la phase de recherche est extrêmement importante. C’est elle qui va déterminer la rentabilité de votre site (le ROI temps passé/revenus générés). Je ne vais pas détailler ici cet aspect mais voici la question qu’il faut que vous vous posiez : les gens qui se rendront sur mon site seront-ils susceptibles d’acheter quelque chose ? Les mots-clefs que je retiens possèdent-ils une intention commerciale ?

Après avoir mené mes recherches grâce au générateur de mots-clefs d’Adwords, j’ai choisi un nom de domaine se composant de deux termes sans tiret, avec une extension en .net chez 1&1.

Au niveau des volumes de recherches, l’expression-clef contenue dans le nom de domaine donne plus de 20 000 résultats pour une requête large, et un peu moins de 1000 pour une requête exacte. Autrement dit, il existe beaucoup de variations autour de cette expression clef, qu’il va s’agir de cibler à travers des sous-expressions plus longues. Au niveau des SERPs, la requête large donne un peu plus d’un million de pages, et la requête exacte à peine 10 000.

Au final, j’ai retenu une petite quinzaine d’expression-clef autour de ma thématique, qui constitueront autant d’articles. Chacun de ces articles comptabilise entre 100 et 800 requêtes exactes mensuelles.

Mise en ligne du site et création du contenu

Arrivé à cette étape, j’ai mis en ligne le site et choisi un thème WordPress premium sur ThemeForest. J’ai créé une page “À propos” et une page “Contact”, et le plus dur restant, arrivé à ce stade, de rédiger des articles pertinents pour chacun des mots-clefs retenus.

Si vous n’avez pas de connaissance particulières sur le sujet, il va falloir commencer à faire des recherches. Sur ce point, Google est (encore) votre ami : visitez les forums et les sites déjà existants, recherchez un ou deux livres de référence que vous commanderez sur Amazon, essayez également de voir si vous ne pouvez pas trouver des ressources intéressantes sur Gallica ou Google Livres. Le but ici n’est pas de copier/coller ou de plagier du contenu existant mais bien de proposer une nouvelle synthèse à l’issue de vos recherches.

En plus d’écrire des articles optimisés pour viser des mots-clefs, je vous conseille d’en publier quelques autres sans viser de mot-clef particulier, pour que votre site apparaisse comme le plus “naturel” possible aux yeux de Google.

Pour le site dont je vous parle, j’ai publié régulièrement des articles sur un mois, entre début mai et début juin. En tout, il y en a 8. Sept d’entre eux visent des expressions-clefs, un autre n’en vise pas.

Quel référencement ?

Optimisation on-site

Vu que Google préconise de faire “très peu voire aucune” optimisation (off-page), je me suis concentré dans un premier temps sur tout ce qui touche à l’optimisation sur site : vitesse du site, linking interne, densité des mots-clefs et richesse du contenu thématique.

  • Vitesse du site :

Pour connaître la note que Google attribue à votre site en terme de vitesse de chargement, rendez-vous sur Google Page Speed. Le but, c’est d’arriver au plus proche de 100. Pour vous y aider, je vous conseille d’utiliser le plugin W3 Total Cache.

  • Linking interne :

Ce linking interne consiste à relier vos pages entre elles. Par exemple, au sein d’un article, vous allez faire un lien (avec une ancre optimisé) vers un autre de vos articles. N’hésitez pas également à le faire de temps à autre avec votre page d’accueil (avec une ancre optimisée sur l’expression-clef que vous visez).

Si je me souviens bien, la règle veut qu’aucune page de votre site ne soit à plus de 3 clics de n’importe quelle autre page. N’hésitez pas à utiliser un fil d’ariane (par exemple avec le plugin BreadCrumb NavXT) et, quoi qu’il en soit, créez un sitemap de votre site (par exemple avec le plugin Simple Sitemap).

  • Densité des mots-clefs et richesse du contenu sémantique :

Concernant la densité de mots-clefs, il faut y aller mollo ! Penguin a clairement une dimension on-page, donc n’allez pas répéter votre mots-clefs 40 fois à tous les niveaux de votre article (titre, url, h1, h2, en gras, en italique, etc.). Ne faites pas le bourrin. Avoir 3 ou 4 fois votre expression-clef exacte dans un article de 700-800 mots me semble une bonne moyenne.

Dans le même ordre d’idée, essayez d’avoir un contenu sémantiquement riche : trouvez des synonymes, variez l’ordre des mots, etc. Ça tombe bien d’ailleurs : lors de vos recherches vous aurez sans doute remarqué que les internautes emploient des variations autour du même mots-clefs. C’est le moment de les utiliser.

Les réseaux sociaux

Le seul domaine où je n’ai pas lésiné pour “référencer” ce nouveau site, c’est sur les réseaux sociaux. J’ai créé une page Facebook, une page Google+ et un compte Twitter. Essayez de les développer un minimum : suivez des gens dans votre domaine sur Twitter, invitez des amis sur Facebook (voire sur Google+ si vous l’utilisez…).

J’ai rajouté un lien dans la sidebar vers chacune de ces pages/comptes, et j’utilise le plugin Twitter Facebook Social Share pour permettre de partager chacun des articles. Chaque fois que je publie un nouvel article, je le partage sur chacun de ces réseaux. Vous pouvez d’ailleurs en partie automatiser cette tâche grâce à Facebook Page Publish et en reliant Twitter à Facebook.

La création de backlinks

Passons maintenant au off-page, soit à la création de backlinks. Là, j’ai été très prudent. En tout et pour tout, j’ai créé : un commentaire sur un blog dans la thématique avec une ancre non-optimisée, un lien optimisé sur un site vaguement relié, et finalement (quand j’ai vu que je commençais à avoir du trafic) un lien sur un forum avec l’ancre “cet article”.

Les résultats

Les premières visites issues des recherches naturelles ont été assez rapides. Elles provenaient généralement de la longue traîne et visaient des pages de tags. J’ai remanié cette partie du site (la gestion et l’indexation des tags, catégories et archives) et j’ai pratiquement cessé de recevoir du trafic pendant une bonne quinzaine de jours.

Jusqu’à il y a quelques jours, où j’ai constaté que mon site et les articles commençaient à se positionner sur les expressions-clefs visées. Aujourd’hui, sur l’expression-clef du NDD, je suis en 11ème position (les premiers rankings me donnaient sur la 7ème page).

Le trafic commence lui aussi à décoller, avec une trentaine de visiteurs journaliers. On peut en avoir un aperçu sur ce graph de Piwik (que j’utilise désormais à la place de Google Analytics) :

Trafic sur le site de niche

La monétisation

Je n’ai pas encore entrepris la stratégie de monétisation (installation d’AWeber, création d’une séquence de follow-up, etc.) mais c’est la prochaine étape, en parallèle à la poursuite de la création de contenu et au référencement naturel, dont je peux désormais commencer à accélérer un peu le rythme.

Pour finir

Cette période est sans doute l’une des meilleures pour créer de nouveaux sites de niche. Pourquoi ? Car il y a toujours beaucoup de places à occuper, parce que certains sites ont libéré de l’espace après avoir été épinglés par Penguin, et surtout parce qu’il s’agit d’un excellent moyen de générer des revenus sur Internet (entre 1500 et 3000€ par mois dans mon cas, avec une petite dizaine de sites de ce type).

Edit: Quelques jours après avoir publié cet article, j’ai touché ma première commission sur vente (environ 20€) d’un produit numérique. L’étape de la monétisation s’annonce bien ! 🙂

Si cet article vous a intéressé, je vous invite à lire aussi : Site de niche post-penguin, les résultats 8 mois après.

23 réflexions sur « Webmarketing de niche – Un cas concret post-penguin »

  1. jingle gratuit

    Bonjour et merci a toi pour tout tes conseils de pro
    j’ attends avec impatience si tu développes le sujet La monétisation
    Je fait partie d’ un groupe nous avons une 100 de sites nous avons pas soufferte pengin. Notre résultat est certainement du de ne pas avoir tricher avec les moteurs de recherche
    amicalement
    Stephanie

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  2. Pierre Auteur de l’article

    Salut Fab,
    Oui, tu peux parfaitement faire tourner Piwik en parallèle à GA. Il te suffit de l’installer sur ton serveur et d’insérer le code de suivi dans ton footer ou autre. En revanche, attention si tu veux suivre plusieurs sites avec : Piwik est assez gourmand en ressources !

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  3. [email protected]

    Excellent article sur la réalisation d’un site niche efficace pour lutter contre pingouin et offrant de réelles possibilités de monétisation en s’appliquant. Je pense également que la qualité des liens passe avant tout et que la quantité des liens n’est plus aussi importante que ce que cela était auparavant. En tout cas, je confirme des préconisations et je recommanderai cet article 😉
    [email protected] recently posted..Krugerrand, la pièce d’or venue d’Afrique

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  4. Pierre Auteur de l’article

    @Maximilien: Un petit nombre de très bon liens a toujours mieux valu qu’un grand nombre de mauvais, mais Penguin a encore renforcé cette vérité. Je pense que la pertinence (liée au contexte) est d’autant plus importante, car c’est ce qui donne à un lien son aspect “naturel”.
    @Jack: D’accord avec toi ! Mais c’était quand même si bon, avant, de pouvoir monter un site avec deux-trois articles et une bonne landing page, d’y envoyer un peu de jus et de se retrouver dans les 1ères positions de Google (good ol’ time!).

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  5. Aurélien@Bloguer

    Super article Pierre, très complet !

    C’est quoi le ration “résultats dans les SERPs en requête large/volume de recherche mensuel en requête large” que tu te fixes pour choisir tes mots-clés ?

    Est-ce que tu penses vraiment que les réseaux sociaux ça a un impact fort sur le référencement ? Ca reste du nofollow quand même.

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  6. Pierre Auteur de l’article

    Salut Aurélien,

    Excellente question. A proprement parler, je n’ai pas de formule “mathématique” établie sur ce point. La première chose que je vise, c’est le mot-clef du nom de domaine. Là-dessus, je dirais qu’en général avoir un ratio d’environ 4-5000 requêtes et 4-500 000 résultats (1% donc) est plutôt correct. Évidemment, quand on trouve mieux (du genre 20 000 requêtes pour 500 000, ce qui fait ), faut pas se priver. 🙂

    Au niveau des réseaux sociaux, plusieurs tests ont montré leur impact. Par exemple, un jeune article tweeté et retweeté va être propulsé dans les SERPs (au moins pendant un temps). J’imagine qu’il s’agit là pour Google d’une mesure de l'”actualité” d’un sujet. Ceci étant, pour la valeur des liens, c’est sûr que cela n’amènera pas grand chose pour le PR (en même temps, le PR n’est plus ce qu’il était !).

    Il y a quelques temps j’étais très attentif à cette notion de DoFollow (cf. cette petite vidéo). Maintenant beaucoup moins, et il est quoi qu’il en soit essentiel d’avoir un mix de No et de DoFollow dans ses backlinks, d’autant plus après Penguin.

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  7. Clémence@Roses et orchidées

    Je trouve que google que le pingouin tombe à pic, il ne faut pas se leurrer, les premiers sites pré-banquise n’étaient pas forcément les meilleurs en termes de contenu et pour la plupart utilisait des techniques non louables de black hat, la naturalité et l’éthique du web avec un contenu pertinent utile et épuré d’artifices est un grand pas pour le web, on n’écrit plus pour monter mais parce qu’on à quelque chose à dire.
    Clémence@Roses et orchidées recently posted..Des fleurs et des orchidées

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  8. Vincent@Foulard en soie

    Bonjour Pierre et merci pour cet article très intéressant.
    J’aurais toutefois une question concernant un point que vous évoquez au début du paragraphe sur l’optimisation on-site, à savoir améliorer le plus possible la vitesse du site.
    Pensez-vous que ce critère mérite d’être vraiment travailler et que google pourrait pénaliser un site lent malgré un contenu de qualité ?

    Répondre
  9. Pierre Auteur de l’article

    Salut Stéphanie,

    C’est un sujet que je vais développer prochainement.
    Si ce n’est déjà fait, n’hésite pas à rejoindre ma mailing list pour que je te prévienne dès que c’est le cas.
    PS : Félicitations pour ton immunité anti-penguin. Comme quoi ça paye le référencement propre. 😉

    Répondre
  10. Pierre Auteur de l’article

    Le problème c’est que les techniques de référencement qui marchaient le faisait aussi bien pour les bons sites que pour les autres. On a donc des sites très sympas qui se sont fait dégommer. Mais bon, c’est comme ça et il faut s’adapter.

    Répondre
  11. Pierre Auteur de l’article

    Salut Yves,

    Ce que je veux dire par là, c’est qu’aucune page de ton site ne doit se trouver à plus de trois liens (ou clics donc) de n’importe quelle autre page. Les Google Bots doivent pouvoir parcourir l’intégralité des pages de ton site sans avoir à suivre plus de trois liens en partant de ta page d’accueil. 😉

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  14. Fredo

    Oui les systèmes de Google se sont acérés pour détecter les fraudes, il faut construire des articles sans abuser des mot-clés et expressions clés. Ne pas référencer trop vite non plus. 10 sites maxi par jour. Un titre et Une description différente pour les annuaires. Les annuaire PR5 et au dessus sont toujours pris en compte par Google. Les logiciels de référencement automatiques sont à éviter…

    Répondre
  15. Thierry@http://consomatique.fr

    Je suis dans le cas du marketing de niche pour un de mes produits, pourtant j’ai bien dégusté avec penguin , je suis en train de remonter, mais cela m’aura pris près de 6 mois pour revenir à une position même pas encore équivalente à ma position pré penguin 🙁 Je vais définitivement m’orienter vers des solutions d’affiliations afin de limiter ma dépendance google.
    Thierry@http://consomatique.fr recently posted..Utilisez un bug de Penguin à votre avantage !

    Répondre
  16. Ping : Site de niche post-penguin : les résultats après 7 mois

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